Voici l’extrait d’une consultation informelle donnée par Arnaud Segla dans le cadre d’un projet de recherche sur le développement communautaire et les relations interculturelles. On y aborde des points essentiels de la Vision actuelle des enjeux en Afrique, dans ses Diaspora et par extrapolation dans les pays de ces descendants outre-mer…
[…]Pouvez-vous nous présenter vos observations sur le rôle des organismes communautaires auprès des membres des communautés ethniques?Les organismes internationaux sont comme les organismes communautaires dans les pays et les communautés où ils interviennent du fait de la proximité qu’ils ont avec les populations. Leur rôle est important pour soutenir ces populations mais souvent le filtre des acteurs locaux et des organisations de la société civile, qui sont des partenaires sélectionnés du fait qu’ils présentent une structure minimale capable de faire un suivi de projet, créé de fait « un marché de la gestion des projets financés » qui ne vise plus tant, du moins uniquement, l’action auprès des populations mais surtout la justification de la Vie de ces acteurs à travers les salaires des employés, la logistique et la raison de vivre, le statut social etc. Je pense qu’il serait vraiment Temps de faire une place à une nouvelle forme de coopération basée sur le Partenariat Public Privé toujours avec ces organismes « d’action populaire » pour l’intervention sur le terrain, des sympathisants bailleurs de fonds mais aussi un nouvel type d’acteur inter médiateur ou modérateur constitué par des firmes de consultation indépendante (comme The Wisemen Council), ou autres acteurs économiques et leaders communautaires de la diaspora qui connaissent les deux réalités et qui peuvent corriger le tir de part et d’autre.
Faisons à présent un retour sur vos réalisations et aspirations récentes. De façon factuelle de quelle façon les services de votre projet d’affaires ont été utiles?
Des projets pour lesquels on me demandait mon expertise de rédaction d’affaires ont été acceptés. J’ai amélioré ma compréhension de l’informel et des enjeux dans mon environnement local « dans une des Afriques » et à Montréal ainsi que des données sur les codes d’affaires et culturels auxquels il faut être sensible pour réussir ses projets d’autonomisation dans les communautés ethniques.
Quels sont les projets et initiatives supplémentaires dans lesquels vous vous êtes impliqué, au sein de vos communautés puisque vous dites vivre dans la Diaspora et « certaines Afriques »?
J’ai essayé à titre d’échantillon de test de ma propre approche en entrepreneuriat ethnique et informel d’aider des jeunes à se lancer en affaires en les finançant sur fonds propres. Il s’agissait d’un homme, d’un jeune homme et deux jeunes femmes. Une seule a pu ouvrir le magasin du plan qu’elle m’avait présenté et a de plus pu s’acheter un moto pour y aller. Le jeune homme s’est retrouvé dans la rue car la cafétéria qu’il exploitait ne lui appartenait pas et le propriétaire avait des dettes et mon investissement pour qu’il puisse faire tourner le commerce est devenu nul après son expulsion. La seconde jeune fille n’a pas eu le courage de se lancer pour le moment. Elle reste dans le confort d’un emploi que lui procure sa famille au détriment de la formation pour laquelle elle doit investir pour ouvrir son commerce. L’homme a préféré trouver un emploi pour nourrir sa famille et rêve toujours de financer un projet de plusieurs millions qui est un projet de Vie mais qui traîne du fait des urgences financière et sociales.
Qu’avez‐vous appris ou confirmé sur votre méthode à travers ces expériences de coaching individuel?
La plupart des Attitudes en matière de réflexes économiques de la Diaspora trouvent leur source dans le bassin socioculturel dont ils sont issus malgré l’apparent enrichissement culturel dû aux migrations entre deux états ou au sein d’un même état. Pour mieux comprendre comment réfléchissent et réagissent les entrepreneurs ethniques, il faut observer leurs collègues de l’économie informelle dans les pays du sud où les Attitudes affleurent de façon évidente et permettent de mieux orienter les actions de développement d’un côté et d’intégration ou d’inclusion sociale de l’autre.
Pouvez-vous nous parler de deux défis familiers que vous avez pu observer dans votre expérience internationale?
Le premier défi est l’accès à des sources de revenus pour les jeunes hommes et femmes
Les causes en sont, pour moi, le manque de partage de débouchés et d’ouvrages de la part de la communauté mais le consensus classique et actuel sur la question est le manque de réinvestissement des fruits de la croissance économique. Il en résulte pauvreté et précarité ainsi que le maintien des injustices sociales notamment dans la prise de leadership de ces jeunes.
Les solutions envisageables seraient de favoriser et renforcer par l’habilitation au métier d’entrepreneurs les initiatives économiques individuelles ou en groupe de préférence. Mon approche utilise la philosophie informelle tandis que l’approche classique privilégie le formel.
Quels sont les dimensions socioéconomiques et écologiques liées à ce premier défi?
L’urgence des situations de survie face à l’absence de revenu amène souvent à la destruction des écosystèmes ou leur non préservation pour des exploitations anarchiques. Également l’insécurité est une conséquence du manque de ressources chez les jeunes en étant de potentiels délinquant, enfants soldat, terroristes ou candidat à l’émigration avec des risques de renforcement des formes d’esclavage modernes.
Je pense que l’état d’esprit des jeunes et les choix que font les bailleurs de fonds de réduire le transfert de capital dans les projets communautaires suite aux abus dans ce que j’ai appelé « le marché de la gestion des projets financés » comme les perdiem et autres avantages en nature, de statut ou logistiques. Le rôle de la communauté, pour moi, est d’aller plus dans le sens d’un meilleur partage de l’ouvrage, des débouchés et de l’intelligence économique.
Dans les pays dits riches existent des quarts-mondes qui partagent les réalités des pays du tier monde. Enrayer la pauvreté et non la réduire c’est appliquer à toute les zones du monde où elle sévit des mesures généralement admises du fait de leur efficacité avérées, vu que les populations concernées ont souvent le même profil ou la même origine, en les adaptant au besoin.
Parlez-nous à présent du second thème de vos observations.
Il s’agit de l’accès à la reconnaissance des droits économiques individuels des Femmes
Pour moi cela est dû à la non mise à jour par le consensus entre les rôles Traditionnels dans les groupes de Vie et les nouvelles aspirations des êtres dans le cadre de l’évolution de l’humanité. Cela a un impact sur les communautés par le manque ou l’insuffisance de l’apport de l’effort et de la production des Femmes qui ne profite pas assez aux économies et se contente de combler un déficit d’intervention sociale des états au lieu d’être une force économique notamment au niveau de la comptabilisation dans le PIB.
Quels seraient les moyens d’action contre cet état de fait?
Mieux reconnaitre l’économie informelle en facilitant sa transition vers des structures formelles compétitives tout en préservant son esprit informel. Cela reviendrait à associer la production de ses structures à des facilités fiscales ou logistiques leur permettant d’être plus performantes. Par exemple, l’accès aux terres par les femmes pose un problème important pour celles engagées dans des activités agricoles dans le cadre de leur commerce informel. Le statut des Femmes et des jeunes dans l’informel s’il était reconnu, renforcé et encadré réduirait de beaucoup les chiffres du chômage par la prise en compte de ce mode de création de richesse. L’économie informelle n’est pas un problème mais LA Solution.
Hélas, les idées préconçues sur le phénomène et le choix du statut quo en matière d’approches car les acteurs concernés et ceux qui les supportent sont marginalisés ou n’ont pas la parole où accès à des moyens d’action pour implémenter leurs actions mène à des échecs fréquents par « un activisme de surface et du ventre. »
Mais la justice de genre est à l’agenda de la plupart de organisations internationales.
On ne peut pas toujours attendre que la réponse aux problématiques internes des communautés viennent des directives d’un organisme international sur la base de l’appréciation d’un expert pas toujours proches des réalités ou souhaitant principalement montrer son expertise et le bienfondé de son modèle d’innovation sociale ailleurs que chez lui. Il est temps que les acteurs économiques et leader communautaires ethniques prennent plus de risque pour attaquer les problèmes de fond quitte à aller au-delà de la durée prescrite des projets internationaux. Cela en procédant par phase d’intervention avec chacune une thématique concourante et déclinant stratégiquement une Vision claire.
La position de la femme dans les communautés fait toujours couler beaucoup d’encre et bien que le mouvement féministe se radicalise par moment ou selon les lieux pour mieux faire reconnaitre leurs droits, je pense qu’une approche alternative qui n’est pas une approche de genre mais une approche unisexe à des phénomènes dont les répercussions sont pénalisantes pour tous est à privilégier en mettant à contribution les acteurs indiqués selon la pertinence de leur apport et non leur positionnement sur la question
Comment résumez-vous votre vision du développement « des Afriques » pour vous reprendre?
Je pense que le terme « développement » devient de plus en plus un leurre ou du moins un objectif usurpé sinon galvaudé. On semble lui courir après sans jamais l’attendre comme une asymptote. En effet les critères de développement évoluent et ce qui est préconisé comme un objectif vient d’un standard de vie des bailleurs de fonds qui feront encore d’autres innovations sociales de sorte que les pays du sud sont en perpétuels rattrapage de pouvoir socioéconomique avec en plus la responsabilité cachée de pourvoir au confort de l’innovation de ces même bailleurs de fonds qui en viendront à nouveau imposer encore leurs vues et leurs normes de vie à l’issue de ce qui est un cercle vicieux. La nouvelle Vision à poursuivre, selon moi, et à décliner dans des projets, actions et initiatives d’Autonomisation est celle de la « Souveraineté » réelle, pure et simple des pays du Sud et de leurs enclaves occidentales, Diasporas, dans les aspects qui concernent prioritairement leur Identité ethnique et leur patrimoine financier. L’avenir du développement communautaire et des relations interculturelles nécessite ce rééquilibrage des échanges pour plus d’équité et de Justice pour tous les Hommes qui y prennent part sur Terre et dans les Mondes.
Quelle serait votre Stratégie correspondant à cette Vision?
Il ne s’agit pas tant de faire des efforts et mettre en place des projets ou programmes pour réduire la pauvreté mais bien l’enrayer car la Source de la pauvreté et son entretien vient d’un Système bien huilé ou les pyromanes en secret jouent les pompiers officiellement. Les pays du Sud cantonnés à un rôle de consommateurs et de pourvoyeurs de ressources et de matières premières arrangent la plupart des pays dits riches qui n’ont pas les moyens de les posséder sur leur sol d’une part et de se les procurer à leur valeur réelle d’autre part ce qui réduirait les écarts entre les niveaux de développement par le prix à l’intersection de l’offre permanente informelle déformée et mal formulée et de la demande oppressante formelle informée et sur formulée. On dit souvent « les bons parleurs ne sont pas les bon payeurs » mais, concernant le développement de l’Afrique, « Tout le monde en parle ». De fait on serait dans une situation idéale d’échange commercial et de partage de ressource. Il appartient toujours au Peuple opprimé de lutter pour sa Souveraineté économique et non d’attendre, par prières successives, la réduction de leur dette qui est une dette non pas tant Économique mais Ethnologique du fait retard à rétablir une injustice pluridimensionnelle séculaire ou séculière qui, en tout cas qui n’a que trop duré et dont l’enjeu est le déséquilibre cosmique et naturel sur Terre et dans le Monde présent et les Mondes à venir. Ma stratégie est déclinée dans l’œuvre complète écrite sur laquelle je travaille depuis plusieurs années déjà et que j’invite le public à découvrir.
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