L’Afrique atteint aujourd’hui le milliard d’individus. Le taux de croissance de plusieurs pays reste élevé où s’améliore au point d’attirer de nombreux investissements. La population est jeune et a de plus en plus accès à l’éducation et l’information. Le paradoxe du seuil de pauvreté qui sévit encore du fait de la longue tradition de l’inégale répartition du produit des économies des pays, montre l’impact des priorités politiques sur les stratégies globales de développement et de changement. Malgré ces indicateurs contrastés l’Afrique demeure une région où le potentiel d’affaires est inestimable tant par la qualité que par le nombre des initiatives à saisir.
Longtemps pointé du doigt pour les formes de gestion manquant de rigueur notamment les nombreux détournements de fond et autres abus, le continent vit une nouvelle renaissance guidée par une générations d’hommes dont le réalisme et les compétences offrent des possibilités d’amélioration continue et de réduction des gaspillages dans les structures politiques, économiques et sociales.
Plusieurs outils issus de l’apprentissage extra muros peuvent se révéler être de pertinents levier pour la mise en place de stratégies d’affirmation tant il parait que dans un marché libéralisé, le développement ne suffit plus. On se doit d’être performant, efficace et concurrentiel quelques soient ses ressources et son capital. Parmi ses outils, les compagnies à bas coûts (lowcost) et le crowdfunding (financement participatif réalisé par un nombre important de petits investissements issus d’acteurs parties prenantes) adaptés et associés à des pratiques domestiques peuvent donner naissance à des entités hybrides et compétitives. L’ouverture d’esprit est plus que recommandée. Là encore le recours au développement agile plutôt que planifié permet par des « stratégies dynamiques », de créer les applications utiles à l’affirmation. Rappelons-le, l’affirmation va plus loin que le simple rattrapage du sous-développement. On se doit de définir également ou de mettre en exergue le « Lean Intention » qui doit accompagner toute entreprise qui s’inscrit dans le mouvement naissant qui se doit de s’imprimer dans les esprits des nouveaux acteurs économiques du continent. L’effort de changement et d’affirmation est considérable pour sortir du conditionnement de dépendance et de condescendance qui ont été longtemps un frein à l’essor naturel d’une civilisation riche.
Le premier mécanisme dont il est possible de tirer parti est la constitution de compagnies à bas coût (lowcost) qui respectent notre niveau d’économie. Après le faste des compagnies nationales de l’époque post indépendances des pays anciennement sous colonisation, la place est à la simplicité et l’efficacité des structures qui se soucient de la rentabilité pour une masse importante d’individus en lieu et place des intérêts à peines voilés d’une minorité aisée. Financée par une épargne populaire et communautaire sous le modèle du crowdfunding, elles trouvent ainsi une source fraiche de capitaux utiles où l’actif est convertible en biens tangibles pour les investisseurs ou sous forme de prêt remboursable à l’issus d’un cycle d’initiative économique (par projet ou autres) visant à créer de la richesse. Il ne s’agit pas d’une épargne retraite mais d’un investissement courant dans une initiative économique. Alternative au crédit bancaire direct réservé à des projets élaborés et au micro crédit à fort taux d’intérêt, ce fond commun d’investissement réunis par épargne populaire peut être mis directement à disposition des entrepreneurs réunis eux aussi en communauté pour un usage d’ayant droit proportionnel au montant participatif souscrit sur le modèle cette fois de la « tontine », couramment pratiqué sur le continent. Le capital d’actifs de ces fonds commun d’épargne populaire, basé sur des valeurs sûres (immobilier, part d’action d’entreprise de l’économie classique, cours des métaux etc.) rassemblé par des communautés intégrées peut aussi servir de garantie à des prêts bancaires classiques que font donc de façon cyclique (en fonction des projets) les membres de la communauté d’entrepreneur auprès des banques et ce levier financier pourrait permettre de donner vie à un système de crédit éthique où les intérêts ne serait pas forcément pratiqués et les entrepreneurs serait responsables de leurs prêts. La communauté d’investisseur agissant alors en garants et non en co-emprunteur auprès des institutions bancaires. Ces nouvelles compagnies lowcost africaines fondées par des pauvres actifs où actifs pauvres (c’est selon) détenus par de petits porteurs en financement par crowdfunding via des opérateurs fiables et intègre définis dans le cadres de nouvelles structures économiques serviraient d’exemple pour d’autres structures dans le monde en remplacement des fonds de pension cotés en bourse à l’origine de plusieurs crises. Cet investissement tangible est l’investissement d’une communauté qui constitue un patrimoine commun : l’actif pour tous.
Le développement agile de logiciels ou de produits innovants passe par une nécessaire sortie du cadre de pensée traditionnelle, une synergie entre les acteurs et la maitrise d’un processus basé sur plusieurs itérations et incréments. Sans changer de mot mais dans une optique socio-économique, le développement agile du continent pourrait passer par ces paramètres et tracer des étapes toutes nouvelles et inconnues des planifications et prédictions des grandes institutions financières que sont la Banque mondiale et le FMI. L’agilité dans la gestion des états permettrait de se doter de plus de souplesse pour la répartition des ressources engagée pour créer de la richesse de façon plus efficace par la sélection d’un portefeuille d’initiatives économiques puis un partage des revenus issus celles-ci de façon équitable pour développer les infrastructures (réseau routier, énergie, eau etc.) et améliorer l’humain (santé, éducation, pauvreté). Le dirigeant politique devient le chef d’une grande entreprise qui souhaite dégager, de façon efficiente et éclairée, un produit maximisé à chaque exercice budgétaire. Le tout est de garder à l’esprit la perpétuelle adaptation aux environnements changeant de l’économie, aux contextes de conscience humaine et un guide de référence évolutif intérieur baptisé à ce niveau d’évolution de : « Lean intention » ou la foi simple (dans le sens de l’attitude simple).
Le « Lean intention » est le fait simple, l’intention lean, ou l’intention dénuée de tout gras de pensées, de théories et pratiques systématiques et systémiques pour produire la Qualité. C’est un pragmatisme et une auto-réalisation effective poussés à un fort niveau d’accomplissement. C’est un savant mélange de vérité du terrain (adaptation), expérience vécu (compétence) et de préparation à l’inconnu (contingence). Une conciliation continue de multiples dimensions spatial (longueur, largeur, hauteur), temporel (passé, futur, présent) humain (corps, esprit, âme) et sprituel (haqq, charia, taslim) combinés. L’intention lean vise à se débarrasser de ses conforts de conception et d’automatisme conditionnés pour être à tout instant capable de réagir à l’environnement (économique) tout en respectant sa conviction profonde (destinée de l’entreprise voire du pays). C’est une vision agile du Lean et une application Lean de l’agilité.
Comme on peut le constater, les nouveaux défis que pose l’économie aux régions du monde et tout particulièrement l’Afrique demandent une adaptation constante des outils, méthodes et savoir êtres pour une plus grande résonnance avec l’évolution des consciences et celle plus globale de la Création.